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Temps d'insolation

Démarré par floguillon, 28 Septembre 2023 à 12:23:20

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floguillon

Bonjour à tous,

Après de récents essais très fructueux avec des Calotypes, je me suis attaqué hier à mes premiers tirages au palladium (avec le Kit Na2 Disactis).

Je n'ai eu que peu de temps hier, donc peu de matière pour l'instant, mais suffisamment pour rencontrer une première déconvenue : le temps d'insolation (60/75/90min ?)

A titre de comparaison, mes tirages calotypes nécessitent une insolation de 8 à 9 min maximum.

Je détaille ici ma procédure Calotype :

- Papier hahnemühle platinum rag ;
- Négatif HP5 (valeur d'exposition Iso 200 dev N+1 ou N+2 selon le négatif) révélé au PMK 1+2+100.
- Solution standard 50% Oxalate ferrique et 50% nitrate d'argent.
- couchage au pinceau, séchage à l'air libre et finition au sèche cheveux faible puissance en commençant par le dos.
- Insoleuse UV led maison (bandeau led 370nm 24v).
- Insolation 8 à 10min.
- traitement standard revelateur, clarification etc...
- virage or/thiourrée pendant 20s.

Les tirages sont parfaits, denses, le contraste est superbe, sans avoir besoin d'utiliser de Bichromate de Potassium (tant mieux)

Je détaille ici ma procédure Palladium :

- Papier hahnemühle platinum rag ;
- Négatif HP5 4x10 inches (valeur d'exposition Iso 200 dev N+1 ou N+2 selon le négatif) révélé au PMK 1+2+100.
- Solution 50% Oxalate ferrique (8gt) et 50% solution palladium (8gt), et 1gt Na2.
- couchage au pinceau, séchage à l'air libre (5min) et finition au sèche cheveux faible puissance en commençant par le dos.
- Insoleuse UV led maison (bandeau led 370nm 24v).
- Insolation bande test jusqu'à 35min.
- traitement standard revelateur, clarification etc...

Les bandes test apparaissent bien trop faibles même à 35min (je dirais qu'à la lecture en comparaison sur un tirage argentique traditionnel, il me manque facilement 1 stop et demi). Je m'y remets ce soir mais je pense que le temps d'insolation avoisinera les 90min ce qui me semble délirant.

Je précise quelques informations complémentaires :

- humidité laboratoire assez élevée 65/68% et température 20-23° ;
- j'ai connecté hier l'insoleuse à une Gralab pour faciliter le suivi du timer (je n'imagine pas que cela ait pu avoir une influence sur la puissance d'exposition des led, mais je peux me tromper, l'électricité n'est pas ma tasse de thé).

J'ai du mal à identifier ce qui me pose problème ici, alors que ce "setup" (pardonnez l'anglicisme) est parfaitement adapté pour les autres procédés (papier salé, albumen ou calotype avec des temps d'exposition bien plus raisonnables).

Ais-je été trop léger sur la quantité de solution totale (16 gouttes pour un tirage 4x10 inches, je suis plutôt conservateur sur la quantité de solution à utiliser eu égard au coût, il aurait peut être fallu 10Pd et 10oxalate) ?
Mon insoleuse ne serait-elle pas adaptée pour le tirage palladium ?
Le négatif n'est-il pas adapté pour le palladium (pourtant je les ais toujours traité en vue de tirages palladium en suivant les conseils récurrents sur les forums US : révélateur pyro, développement N+1 à N+2).
Le niveau d'humidité du labo est-il trop élevé ?
Le temps de séchage 5min est-il trop court ?

Je m'y replonge dès ce soir (je ne manquerai pas de revenir avec les développements futurs), mais je suis preneur de vos quelques avis sur la question.

Par avance merci,

florian

NestorBurma

Mes poses en palladium vont de 20 à 60 mn selon la nature des négatif et avec mon insoleuse DIY dotée de tube UV.

floguillon

Merci Nestor, 

Votre retour d'expérience me rassure.

J'ai passé un bon moment à feuilleter en ligne les différentes interventions de Sandy King sur l'impact des révélateurs Pyros sur les courbes des négatifs. Il semblerait que la coloration introduite par ces révélateurs agit comme un fitre UV, emportant comme conséquence la capacité a être tiré en procédés alternatifs et en tirage argentique traditionnel en raison du contrôle des contrastes, mais aussi une plus grande difficulté à réalisation des insolations courtes.

Je n'ai malheureusement pas encore de densitomètre (je vais mettre la main sur un densitomètre la semaine prochaine normalement), donc je n'ai pas la finesse d'analyse nécessaire sur mes négatifs actuels.

Je pense d'ailleurs que l'ajout d'une goute de Na2 n'arrange guère les choses. J'ai pris le parti d'en introduire une non pas pour agir sur le contraste du tirage (il faudrait pour cela qu'un premier résultat soit satisfaisant) mais pour protéger le tirage des risques de "bronzage" dans les ombres.

Je vais refaire des essais ce soir sans Na2 et avec des expositions plus longue.

Je suis curieux de voir votre travail avec l'expérience que vous possédez mais je ne parviens pas à trouver trace de celui-ci. Auriez-vous un site internet où je pourrais voir quelques une de vos images et tirages ?

payral

Je tire du platine/palladium depuis négatifs argentiques (5x7" et 8x10") depuis plus de 20 ans plus depuis contretypes sur films dans le cas de négatifs moyen et petit format au départ.
Pratiquement tous mes négatifs ont été développés en cuvette dans de l'ABC Pyro.
Mes temps d'insolation de base sont de 3 mn 30 mais peuvent aller jusqu'a 15 minutes. A mes débuts je développais dans du PMK et là les temps d'exposition étaient beaucoup plus longs, souvent autour de 60mn. Vous pouvez voir des exemples sur mon site et il y a des vidéos explicatives et pas mal de renseignements techniques. Faut fouiller tous les menus.
Mon site: payral.fr Le plus dur ce sont les dix premières années, après ça s'améliore, certains de mes stagiaires s'en sont rendus compte (ceux qui ont persévéré).

floguillon

Bonjour Philippe,

Je suis familier de votre travail et de la qualité de vos compétences en palladium. J'ai eu l'occasion de consulter récemment votre site et les différentes vidéos pour essayer de saisir votre approche.

La séance d'hier a été instructive, les temps d'expositions sont bien situés entre 45min et 1h00, c'est long mais les négatifs développés au PMK, que ce soit la FP4 ou la HP5 sont bien adaptés. Les tirages sortent biens.

C'est en forgeant qu'on devient forgeron, j'en ai bien conscience, mais j'ai la chance d'être vraiment passionné et bien entouré. La kallitypie et le palladium vont être mes seuls sujets de travail pendant les prochaines années ainsi que le travail des émulsions gelatino argentiques pour tacher de produire une emulsion ortho qui puissent être adaptés à ces procédés.

En revenant aux tirages réalisés hier, tout sort bien mais avec un défaut récurrent, la solution  de platine rentre trop profondément dans le papier Hahnemühle, provoquant une sensation de baisse de netteté.

J'ai l'impression que le HPR est plus dur que le Arches Platine et le Bergger Cot, la solution reste plus en suspension. Je crois que je vais adapter la quantité de solution en réduisant de 20% par rapport aux 2ml nécessaires pour un 8x10.
J'ai laissé le papier se sensibiliser 10 à 15min hier avant séchage au sèche cheveux, je crois que je vais réduire ce temps a 5min aussi pour voir si cela peut avoir un impact sur le problème de netteté.

Pour le reste je suis très satisfait de ces tirages.

Puis-je me permettre de vous demander quel révélateur vous recommanderiez pour le développement de mes plans films FP4 ? Un kodak D23 par exemple pourrait réduire le voile du film tout en offrant une belle gradation dans les hautes lumières ? Je n'ai pas envie de me lancer dans les négatifs numériques à ce stade.

Belle journée,

Florian

floguillon

Voici deux tirages réalisés hier

payral

Pour ce qui est du FP4 je ne peux vous donner de conseil car je n'en ai jamais utilisé. J'ai toujours travaillé pendant des décennies avec de la Tri-X. Pour le platine/palladium j'ai développé avec du PMK aux débuts il y a donc longtemps, puis avec de l'ABC Pyro. Pour les contretypes, lorsque j'en ai utilisé (Ilford Ortho puis Bergger Printfilm) j'ai utilisé du HC110 en dilution variable selon résultat espéré.
Pour ce qui est de la pénétration dans le papier, il faut être précis sur le temps d'absorption qui varie selon le papier et la technique de séchage. L'hygrométrie du labo doit être supérieure à 50% et le papier utilisé stocké dans le labo depuis au moins 24h pour s'acclimater.
Bonne continuation.

floguillon

Bonjour Philippe, je m'aperçois que je n'ai pas répondu à votre précédent message, avec toutes mes excuses.

J'avais toujours entendu dire que les révélateurs pyro étaient particulièrement adaptés aux procédés alternatifs. Dans une certaine mesure je comprends le raisonnement qui tient à la longueur de la courbe que produise de tels négatifs dans les gris, mais le prix à payer (insolations extrêmement longues et limitation de format) m'a fait changer mon fusil d'épaule.
J'ai donc investi dans une imprimante et dans la suite logiciel QuadToneRiP/QuadToneProfiler. La construction de la courbe, bien que fastidieuse mérite d'y consacrer du temps. Les résultats sont assez bluffant par rapport aux résultats que j'obtenais par contact de mes négatifs traités au Pyro.

S'agissant de l'hygrométrie notre laboratoire est plutôt très humide (>60/65%), le papier est stocké en permanence au laboratoire pour justement supprimer l'aléa de son acclimatation.

Je n'ai pas eu l'occasion de calibrer précisément le temps de pénétration idéal de la solution dans ces conditions. Pour l'instant je laisse mon papier 5 min au repos avant de passer le sèche cheveux en position froide, mais il me faudra peut être expérimenter un repos plus long ou un séchage plus long ou plus vigoureux à l'avenir pour tacher de régler mon problème de netteté altérée.

Malheureusement en cette fin d'année je n'ai pas suffisamment de temps à y consacrer (et je sais que c'est pourtant là le nerf de la guerre...). Je devrais pouvoir résoudre cela en 2024...

Bonne soirée et merci pour vos réponses très instructives.

Florian

NestorBurma

Citation de: floguillon le 07 Décembre 2023 à 16:34:16J'avais toujours entendu dire que les révélateurs pyro étaient particulièrement adaptés aux procédés alternatifs.

Ces révélateurs sont pour le négatif une sorte de solution polycontraste pour le tirage de ce négatif.
Un gamma assez doux en lumière tungstène pour le gélatinobromure et un gamma nettement plus fort sous une lumière type UVA-Bleu qui caractérise la sensibilité spectrale des surfaces alternatives.

C'est cette double pente qui permet d'utiliser facilement un même négatif pour ces deux familles de procédés.

floguillon

Citation de: NestorBurma le 07 Décembre 2023 à 19:47:13
Citation de: floguillon le 07 Décembre 2023 à 16:34:16J'avais toujours entendu dire que les révélateurs pyro étaient particulièrement adaptés aux procédés alternatifs.

Ces révélateurs sont pour le négatif une sorte de solution polycontraste pour le tirage de ce négatif.
Un gamma assez doux en lumière tungstène pour le gélatinobromure et un gamma nettement plus fort sous une lumière type UVA-Bleu qui caractérise la sensibilité spectrale des surfaces alternatives.

C'est cette double pente qui permet d'utiliser facilement un même négatif pour ces deux familles de procédés.

Merci Nestor pour ces réponses toujours aussi précises.

C'est effectivement la conclusion à laquelle j'arrive, ces négatifs ont la possibilité d'être tirés au gelatino-argentique traditionnel et dans le cadre des procédés alternatifs, avec une limite tenant à l'impact du voile jaune sur la filtration traditionnelle s'agissant de l'agrandissement et à des temps d'insolations considérablement rallongés lors de l'insolation aux UV.

Comme je travaille vers une transition vers des transparency OHD, je pense revenir à un révélateur plus traditionnel comme le D23.

floguillon

Suite des aventures :

La calibration est désormais terminée et les résultats sont très satisfaisants. J'obtiens enfin une Dmax très intéressante et mes gammes de gris sont étendues.

La calibration a été effectuée sur papier Hahnemühle Platinum Rag.

Mes temps d'insolation restent malgré tout particulièrement longs, sur support OHD j'arrive désormais à 30min. Mon insoleuse ne me permettra pas de faire mieux sur ce type de papier.

J'ai lancé un essai aussi sur un papier Gampi 30g que j'avais en stock (l'idée étant surtout de m'assurer que ma technique de couchage était adaptée à ce type de papier).

Mon test de Dmax s'avère pour le moins intriguant, j'arrive à un noir maximum (qui n'est d'ailleurs pas particulièrement profond) en 8min. Je vais me lancer dans la calibration en début d'année.

J'ai par ailleurs commandé un Awagami Platinum 30g et un Tosa Hakkinshi #2 pour avoir un échantillon plus large lors de mes essais.

Je ne manquerai pas de vous tenir informé.

Je vous partage un des tirages réalisé récemment (une photo vaut bien souvent plus que les mots parait-il).

Belle journée et belles fêtes à tous.

Florian

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