Zootrope projecteur

[Bernard de Go Mars !]

Hello, vous autres, gens d'images !

Je me suis enfin décidé à mettre à exécution un vieux projet : celui de construire un phénakistiscope de projection.
dans l'histoire du cinéma, ce sont Dubosc et von Ucharius qui ont les premiers fabriqué un tel engin, réalisant ainsi les premières projection animées.

Attention au fait que l'Autrichien von Ucharius a construit par la suite un autre appareil, à douze images  et douze objectifs (rangés en cercle) architecture qui permettait, par déplacement circulaire d'une unique source de lumière (oxyacétylénique, je pense) de projeter une image après l'autre.

Cette configuration produisait également le résultat de lier la projection des images successives par autant de fondus-enchaînés (comme dans le Théâtre Optique d'Émile Reynaud, ce qui n'est pas assez compris, à mon sens).

Bref, je me suis lancé à la poursuite des grands (avec quelques années de retard).

Mais, parce que la réalisation d'un phénakistiscope projecteur impose l'utilisation d'engrenages (le disque obturateur devant tourner 12 fois plus vite que le disque portant les douze images), j'ai préféré me lancer dans la fabrication d'un zootrope-projecteur.

Un tel appareil ne nécessite pas d'engrenages puisque les fentes, à l'opposé des images sur le cylindre sont naturellement synchronisées avec ces images lors de la rotation du cylindre.

Voici le premier état de ma réalisation (n'y voyez que les qualités, négligez les naïvetés et le manque de moyens techniques). Le cylindre a été ouvragé dans une casserole en aluminium :



La raison qui explique que l'axe de projection est diagonal est une bonne raison : c'est que j'ai pensé dès le début de la construction que cet appareil devrait être stocké dans mes placards une bonne partie de sa vie et transporté le reste du temps : on devine que les bras portant la source de lumière et l'objectif (Maped) se replient aux dimensions du carré de base...

Et voici la captation des résultats que l'on obtient en tournant la manivelle :

http://perso.numericable.fr/gomarsimage/zootrope_proj_2_cycles.wmv

(à passer en boucle)

Lorsque la vitesse du cylindre est suffisante, le scintillement et la nature virtuelle de la projection se fait oublier (l'image est en effet définie par bandes verticales successives).

Mon bricolage manque beaucoup de précision, et pourtant, malgré la difficulté du sujet choisi (les pattes du cheval de Muybridge sont évidemment on ne peut plus animées) on arrive bien a voir le déroulement desdites pattes...



Amicalement,

Bernard de Go Mars !

[Bernard de Go Mars !]

Je n'ai pas obtenu un grand succès avec mon zootrope-projecteur !

Qu'à cela ne tienne, j'ai quand-même pris la décision de publier un captation de son fonctionnement sur YouTube :

http://www.youtube.com/watch?v=OMvkzPP09QY&feature=youtu.be

Chacun pourra juger qu'il existait un cinéma avant le cinéma, même s'il était plus rude, pour les yeux que le vrai cinéma...

Je pense que le résultat obtenu avec cet appareil est équivalent (ou même inférieur) à ce que devait produire les phénakistiscopes de projection...

Le programme projeté ici est le galop de Daisy, d'Edward Muybridge : c'est un cycle de douze images, mais il faut remarquer qu'il serait possible de projeter, avec ce dispositif, un film de longueur indéfinie...

Dans la présentation de la vidéo sur YouTube, des liens conduisent vers des explications sur la fabrication de l'appareil, sur la définition de l'image, et spécialement sur un phénomène que j'appelle "l'animation supplétive" que procure le zootrope projecteur...

Amicalement,

Bernard de Go Mars !