plein de questions...sur le collodion

[PvonB]

Bonjour
Après moult effets non fructueux, j'ai enfin réussis mes premières plaques.
génial
vous pouvez les voir ici
http://von.borax.free.fr/collodion

plusieurs questions donc
1/ faut il travailler a bain perdu pour le révélateur ? et si non, combien de plaques peut-on révéler avec 100 ml de révélateur préparé (a peu près) ?
1,5/ peut on préparer du révélateur à l'avance et le conserver ?

2/ comment savoir quand le bain de nitrate d'argent est épuisé ?

3/combien peut on faire de plaque 4X5 avec 250ml de nitrate préparé (acheté chez Disactis...au hasard ) a peu près ?

si vous avez un peu de temps, vous pouvez aussi faire une critique constructive des défauts des plaques, je suis preneur de tout conseil parce que je m'amuse tellement !!!!

[Lionel]

Bonjour Francis,

Ouf, depuis le temps que vous tentez d'obtenir quelque chose, je commençais à désespérer.
Jennifer et Kevin ont desséchés à force.  

Pour répondre à vos questions :

On travaille à bain (ou plutôt) à dose perdue.
Avec 100ml de révélateur, ça dépend du format de vos plaques. Il faut de quoi la couvrir, et ça dépend de la dextérité de chaque opérateur.

Le révélateur se conserve plus ou moins suivant la qualité du Sulfate de Fer utilisé. On ne peut pas vraiment s'exprimer, certains ont réussi à obtenir des images correctes avec une révélateur totalement rouillé et boueux.
Mais mon principe reste celui de travailler au maximum avec des solutions fraîches. On élimine ainsi pas mal de paramètres en cas d'échec, qu'on pourrait attribuer à la fraîcheur des solutions.

Le bain de Nitrate d'Argent doit se contrôler au mieux avec un aréomètre, au pire en calculant le degré d'épuisement par le nombre de plaques réalisées.
J'oublie toujours le chiffre, mais je crois que ça doit être autour de 0,1gr par 18x24 traitée (à vérifier), mais là encore, c'est une moyenne.

La solution sur la boutique contient précisément 30gr de Nitrate d'Argent pour 250ml. Vous avez donc de quoi faire un bon paquet de 4x5, c'est une affaire de calculs, et aussi d'observation que vous allez acquérir au fil du temps.

[luphot]

Bonjour,
les calculs de consommation en Nitrate d'argent que j'ai pu trouver, et que j'applique, c'est 0.1g par plaque 4x5, donc 0.4g par 18x24.
Lorsque le bain de nitrate est épuisé, la plaque est en principe moins opalescente et moins sensible.
Je dis "en principe" car même si le bain peut encaisser pas mal de plaques , le truc consiste à le régénérer après chaque session sans attendre l'épuisement.
Pour le révélateur, il est plus rassurant d'utiliser une petite quantité à bain perdu, mais certains utilisent le même révélateur pour plusieurs plaques car le nitrate d'argent drainé sur les premières plaques augmente un peu la brillance sur les plaques suivantes. 

[Lionel]

0,4gr pour une 18x24, oui, c'est ça.

0,1gr me semblait vraiment léger. 

[PvonB]

bon, je pensais bien pour le bain perdu et la fraicheur, mais on sait jamais...

alors une ou deux questions encore...
une fois le collodion versé sur la plaque, faut il attendre qu'il soit presque sec, ou bien immédiatement le plonger ? j'ai lu quelque part qu'il fallait que la plaque soit légèrement opaque..


et puis dans le nitrate, j'ai encore lu qu'elle devait être opalescente, ou ivoire... les miennes sont tranparentes ou presque : et comme elle sont tres legères en densité, sns doute y-a-til une relation de cause a effet. des idées???

(Jennifer et Kevin vont mieux qu'il n'y parait ! regardez : Jennifer a eu une robe pour noel !!!! pouvez vous en dire autant ???)

[Lionel]

Personnellement, celui qui m'aurait offert une robe à Noël, l'aurait pris dans les trous de nez. 

Alors, non, il ne faut pas attendre que le Collodion sèche bien-sûr, sinon on ne peut plus le sensibiliser et le traiter.
Vous étendez votre Collodion, vous patientez le temps qu'il fasse prise, généralement pas plus d'une minute, et vous plongez dans le Nitrate d'Argent, simplement.

Ensuite, en ce qui concerne l'opalescence, c'est relatif. J'ai déjà eu des plaques tout à fait transparentes me donner de bonnes images.

La question de la densité ne doit pas se comparer à un négatif argentique. Un Collodion positif sera toujours très peu dense à coté d'un néga Argentique.

En Ambrotype ou Ferrotype, il faut juger sur ce que donne l'image par réflexion et non par transparence. Une plaque très peu dense, peut donner une image avec des blancs très brillants.

Souvent, on cherche compliqué et beaucoup de Collodionnistes vont prétendre détenir des formules miraculeuses alors que les paramètres essentiels sur lesquels il faut jouer, sont le temps de pose et le temps de développement. 

(Un petit secret : Il m'est arrivé de faire n'importe quoi dans les formules pour voir : Une pincée de ceci, une pincée de celà, et très souvent en adaptant temps de pose et temps de développement simplement, j'ai pu avoir de bons résultats)  Ce n'est pas une règle absolue, attention, mais on pinaille très souvent sur les choses qui ne le méritent pas, surtout dans la mode du Collodion Positif.
En résumé, on en revient toujours à cette question de feeling en fonction des premiers résultats que l'on obtient dans une séance de travail donnée. A force de pratique, on se dégage des difficultés techniques, un peu comme un Cuisinier qui va bricoler sa sauce en la goûtant, ça devient presque mécanique.

[PvonB]

et bien merci de tous ces conseils : j'y retourne donc...
et Jennifer gardera sa robe !
ainsi soit il !

[PvonB]

tout a coup j'ai un doute

pour révéler mes plaques, je prends mon godet de révélateur, je le renverse sur ma plaque et puis j'attends...
l'image apparait
et je fixe

mais je ne verse qu'UNE FOIS mon révélateur sur ma plaque.
mon collodion, je le trouve pas très rapide (si il fait ses 0,5 asa, c'est le bout du monde...) peut etre qu'en fait je sous devellope ????

vous révélez comment vos plaques ???

bon week end

[troisieme type]

Pour ma part, je prépare environ 7ml pour une 4x5, j'en verse la moitié, je fait aller et venir sur la plaque pendant quelques secondes, puis j'en remet une dose, je refait aller et venir. Et le cas échéant je verse le reste et je refais pareil.
Ça me réussi bien, mais je ne fais pas encore référence dans le domaine! 

Lionel, tu parles de l'exposition et du développement comme paramètres essentiels (et je te crois sur parole!). Je commence à entrevoir que l'exposition n'est pas une mince affaire, que des nuages similaires d'apparence peuvent avoir deux fois moins de lumière que la veille, ou le double. Pas facile. Du coup je me demandais hier dans quelle mesure on peut corriger au développement, sachant que la plaque n'est quand même pas très lisible dans l'obscurité du labo?

[Lionel]

Pierre-Loup,

Le problème est que justement, on ne peut pas corriger à la révélation. Ou alors vraiment très peu dans le cas d'une sur-exposition...

La mécanique du positif direct au Collodion est très exigeante. Il faut être dans la précision la plus absolue dans l'exposition et là dessus doit se caler un temps de révélation suffisant sans mener au voile.

La bonne exposition est le secret de toute bonne Photo de toute façon, quelque soit le procédé. La différence réside dans le fait que le positif direct au Collodion ne tolère seulement aucun écart. 
Un peu comme un funambule sur son fil, le Photographe au Collodion doit maintenir un équilibre très subtil dont les lois sont sans détours pour que ça marche.

[troisieme type]

C'est un peu l'effet que ça me fait. Hier j'ai fait quatre plaques, elles sont assez propres, mais l'exposition ne me va pas. Il n'y a pas grand chose en trop ou en manque, ce n'est pas cramé, mais ça manque de détail dans les ombres...
Bon, je vais continuer à apprivoiser le temps d'ici, alors.