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Ferrotype et développement

Démarré par amandine, 24 Mars 2015 à 21:19:27

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amandine

Bonsoir,

Je poursuis mes expérimentations en collodion en tout genre en bricolant mon agrandisseur pour faire un tirage d'après une diapo.

J'ai fais du vernis au bitume de judée à l'aide des différents fils de ce forum : la consistance est superbe et l'étendage m'a paru assez facile, le bitume est bien dissous,enfin j'ai pris garde de ne pas mélanger fortement le vernis pour que le surplus reste dans le fond :)
merci pour les explications trouvées sur le forum, j'espère que ça va marcher!

Maintenant, il me reste une petite question à résoudre : peut on employer le même révélateur que pour l'ambrotype ou y a t il une quelconque différence de dosage des produits?

Je posterai mes résultats (s'il en est!!) car je sais que plusieurs d'entre nous s'intéresse à la possibilité de pratiquer le collodion sous agrandisseur,

Bonne soirée,
Amandine

f.pitot

Bonsoir,


Vous coulez un vernis au bitume de judée directement sur une plaque de fer ?
Qu'elle est la matière du support exactement ?
Je pensais qu'il fallait "cuire" la plaque après avoir coulé le bitume...
Je l'ai seulement utilisé sur du verre alors je suis curieux !

Et pour le révélateur, oui c'est la même formule.
On utilise la même par exemple pour du verre, des plaques d'alu ou plexi..

amandine

Bonsoir,

Oui j'ai étendu le bitume préparé il y a 10 jours à l'aide d'un  pinceau sur une plaque d'aluminium pas trop épaisse achetée chez casto...

Je ne les ai pas passées au four car il semblerait que ça dégage de la fumée et comme je suis en appartement, pas très pratique, je les ai mises sur le radiateur, ouvert la fenêtre et chauffer un peu au sèche cheveux.

D'après ce que j'ai pu lire ça et là des expériences des uns et des autres, en attendant un peu ça devrait être bon même sans passer au four...en tout cas je l'espère sinon il va falloir improviser de mettre un four sur le mini balcon mais je ne suis pas sûre que ça soit très agréable pour nos voisins en vis à vis!!!!

Merci pour la réponse pour le révélateur ! je vous tiendrai au courant si les plaques ont marché sans le four...

Repliquant

Bonsoir Amandine,

Pour avoir beaucoup travaillé sur le ferrotype et accompagné un mémorant de master 2 sur le sujet, en fait, il y a plusieurs paramètres dont il faut tenir compte.

Les recettes de vernis sont légions mais globalement, la plupart sont à appliquer à chaud sur la plaque. En général, il faut donc faire chauffer le vernis aux environ des 40° avant l'étendage / coulage / trempage. Par contre, pour une meilleure dissolution, lors de la confection du vernis, il ne faut pas hésiter à chauffer le solvant (en extérieur ou avec un matériel et des précautions adaptées) aux alentours des 60 à 70°. Ne pas hésiter à broyer finement le bitume au risque de devoir filtrer le vernis plus tard.  

Selon la recette, certains vernis doivent bénéficier d'une cuisson pour accélérer le séchage et aussi, permettre une meilleure adhérence et un beau brillant. Cela permet aussi une meilleure évaporation de certaines vapeurs qui seront sinon nuisibles au bain d'argent et qui aussi, laisseront des traces sur les plaques. Mais certaines recettes ne contiennent pas les éléments primordiaux pour envisager une cuisson. Il faut donc procéder à un séchage à froid. Reste à supprimer au maximum le problème de la poussière.

Pour une recette sans cuisson, mes préférences vont à celles-ci :

1 - Recette d'Adolphe Martin (1852) / aspect mat
- Essence de térébenthine * = 100 g
- Bitume de Judée = 20 g
- Cire blanche = 4 g

2 - Recette de Humphrey dite " New Brunswick " (1856) / aspect brillant - belle brillance
- Essence de térébenthine * = 100 g
- Bitume de Judée = 50 g
- Huile de lin = 25 g

* Choisir une essence de térébenthine rectifiée et de qualité - genre Sennelier. Eviter les bouteilles vendues en magasin de bricolage - la qualité étant parfois douteuse.

Pour l'étendage du vernis, plusieurs techniques peuvent être envisagées : étendage (à la manière du collodion), trempage, flottaison (une seule face - la plaque étant tenue par les coins). Personnellement, je préfère le trempage, l'avantage étant que les bords de la plaque sont recouverts de vernis aussi. Quoiqu'il en soit, j'applique toujours une couche de vernis transparent sur les tranches des plaques pour éviter les réactions avec l'argent.

Pour ce qui est des collodions, des bains de nitrate, des révélateurs, il y a quelques différences qui peuvent parfois être de taille avec ceux utilisés pour les ambrotypes. Faites vos tests et au besoin, on peut en reparler.

Quoiqu'il en soit, il y a un peu (pas beaucoup) d'écrits et de publications françaises d'époque à ce sujet. Certains ouvrages méritent d'être lus, c'est certain.

Je vais bientôt proposer un stage sur la réalisation des ferrotypes car si j'aime l'ambrotype, le ferrotype reste pour moi un procédé passionnant et délaissé par les collodionnistes actuels (qui lui préfèrent souvent l'aluminium - qui pour moi, n'a pas du tout le même rendu - et qui est limité à la couleur noire).

Bon courage !

Repliquant

caribou

Citation de: Repliquant le 25 Mars 2015 à 21:21:19
le ferrotype reste pour moi un procédé passionnant et délaissé par les collodionnistes actuels (qui lui préfèrent souvent l'aluminium - qui pour moi, n'a pas du tout le même rendu - et qui est limité à la couleur noire).
Bonjour, tiens, quelles diférences de rendu voyez-vous entre les plaque de "fer blanc" et celles en aluminium ?

PS : Je ne vois pas en quoi l'aluminium se limite à la couleur noire. Dès lors qu'on le peint libre à chacun de le faire avec le produit et la couleur de son choix.

amandine

Wah! Merci Répliquant pour toutes ces recettes précises! je vais essayer mes premières plaques puisqu'elles sont déjà prêtes et verrai les modifs à apporter ensuite avec tes conseils ;D ton mode opératoire me paraît peaufiné au fil de tes essais...je pense que ça va bien m'aider :)
J'ai bien chauffé le vernis pendant la préparation (après avoir suivi toutes les discussions sur le sujet il m'a paru comprendre que c'était vraiment indispensable) par contre je ne l'ai pas chauffé à l'étendage...j'espère que le fait d'avoir attendu avant d'insolé mes plaques aidera à ce que le vernis tienne bien ...
Pour l'instant je viens juste de récupérer un agrandisseur Krokus et une lampe Uv pour le modifier et voir si j'arrive à des temps de pose corrects avec le collodion en tirage à l'agrandisseur ,

bonne journée,
amandine

caribou

Méfiance avec la lampe UV, lunettes de protection obligatoires.
A vrai dire pas sûr qu'une ampoule UV soit indispensable, on doit pouvoir y arriver avec une simple ampoule à 6500K°
Pour info je fais des "tirages" au collodion en photographiant un simple écran d'ordi affichant une photo. Avec un temps de pose autour des 2'30" ça marche.

Lionel

Bonjour,

Oui, et en fait, une 6500° n'est même pas obligatoire.

Plusieurs ont fait des tirages sur Collodion sans rien changer à leur agrandisseur. :)

Je ne sais pas quelle était la puissance de l'ampoule ni les temps de pose, mais tout fonctionnait.

amandine

en fait c'est une 5500K ... lionel je suis étonnée de lire qu'avec une ampoule classique ça marcherait, en lisant tous les fils ici...  ??? 
je n'ai pas testé par souci de ne pas gâcher de collodion et de nitrate vu que j'ai vu faire avec une ampoule 5500k pour studio et que ça marchait très bien, mais ça m'intrigue tout de même!

Lionel

Oui, ça fonctionne sans rien changer ! :)

J'ai même fait un essai un jour sur du Calotype, encore moins sensible que le Collodion : 6mn d'expo à F5,6 sous une ampoule d'agrandisseur opaline simple 150w.

Révélé dans l'Acide Gallique comme d'ordinaire.

Bien-sûr, plus vous tirez vers les petites longueurs d'onde, plus le temps de pose sera réduit. Alors si vous pouvez avoir une ampoule plus adaptée, ne vous privez pas.

amandine

Bonjour,

Petit retour d'expérience : débuts difficiles car toutes mes plaques présentant des auréoles argentées/blanches...pourtant il me semble ne pas m'en sortir trop mal pour le coulage du collodion..peut être est ce qu niveau du révélateur que je l'étends mal ou pas assez ou...?
Je n'ai fais qu'une session pour l'instant donc à poursuivre pour repérer les problèmes!

Sinon, mes plaques d'alus vernis au bitume de judée, étendu à froid, laissées 'reposer' une semaine ont bien fonctionné, c'est déjà la première bonne nouvelle.
Répliquant, j'ai suivi ton conseil pour les suivantes: réchauffé le vernis au bain marie à 40° et coulé sur la plaque comme le collodion, au bout de 2 jours quand j'étendais le collodion dessus rien n'adhérait...je présume qu'il faut laisser durcir encore les plaques?

Je vais devoir refaire du révélateur et voulais savoir si le sulfate de fer fluidisé était ok pour le collodion? (en fait je ne comprends pas la différence avec sulfate de fer 'normal' , en tout cas c'est de la poudre et à Paris les magasins casto ne proposent que celui là? Avant d'en acheter 5 kg je préfère m'assurer qu'il convienne  ;D

Sinon mon krokus 3 color avec une vieille optique boyer ouvrant à 4,5 fonctionne pour l'insolation du collodion avec une lampe spirale lumière du jour de 50W. mes premiers tests d'expo se sont révélés entre 1'15 et 1'30..

Une dernière question : la lumière rouge ne craint elle pas au moment de l'immersion de la plaque collodionnée dans le bain de nitrate? Je lis différentes choses à ce sujet et ne comprend pas bien si elle a une action ou non?

En tout cas va falloir s'accrocher pour le collodion!mais ça c'était prévu  ;D

merci :)

amandine

caribou

Tes traces blanches/argentées sont très certainement des dépots d'argent pendant la révélation, l'argent non-insolé est détaché par le révélateur et va se coller ailleurs. On doit pouvoir éviter ça avec une gestuelle adaptée mais j'avoue ne pas l'avoir trouvé. En tous cas c'est un problème très courant.
Tu peux supprimer ces traces en frottant légèrement la plaque après le bain de fixateur avec un coton doux (genre coton hydrophyle) sous un filet d'eau. 

Repliquant

Bonjour Amandine,

Je pensais que tu maîtrisais déjà pas mal le collodion (sur verre ?) et que tu voulais juste changer de support en utilisant le fer par exemple. Mais à la lecture de ton dernier retour d'expérience, je me rends compte que ce n'est peut être pas le cas. Est ce que je me trompe ?

Quoiqu'il en soit, la pratique de l'ambrotype et du ferrotype diffèrent quelque peu, sur des points de détails (acidité du révélateur, finesse du collodion, PH du bain d'argent, etc) qui n'en sont pas au final. Il n'est donc pas inutile de devoir composer avec ces différences. Dans un premier temps, mon conseil, si tu penses ne pas maîtriser suffisamment le collodion, serait de concentrer tes efforts sur le verre. Après, tu pourras t'intéresser au ferrotype car celui-ci, je le redis, pose des problèmes en plus même si les deux pratiques et les chimies qui interviennent peuvent paraître assez semblables au premier abord.

Sinon, une petite question d'après ton dernier message : est ce que tu utilises des plaques de fer ou des plaques d'alu ?

Par contre, si tu veux faire un travail propre, évites le sulfate de fer vendu comme anti-mousse dans les magasins de bricolage ou jardinage et achète du sulfate de fer qualité labo. La révélation est une des phases les plus critiques dans la pratique du collodion et ca serait dommage de gâcher tous tes efforts précédents avec une chimie mal adaptée ou d'une qualité "grossière".

Enfin, en ce qui concerne les plaques ferrotype que je prépare, je les laisse reposer plusieurs semaines, sauf si je fais un passage au four mais là, il faut adapter la recette comme je te l'ai dit dans mon message précédent.

Dernière remarque, d'une manière générale, si tu t'en tiens à la littérature sur le sujet - et d'après mon retour d'expérience - un collodion adhère plus facilement sur fer (vernis) que sur verre.

Repliquant




Repliquant


Bonjour, tiens, quelles diférences de rendu voyez-vous entre les plaque de "fer blanc" et celles en aluminium ?

PS : Je ne vois pas en quoi l'aluminium se limite à la couleur noire. Dès lors qu'on le peint libre à chacun de le faire avec le produit et la couleur de son choix.
[/quote]

Bonjour,

Quand je dis "limité à la couleur noire", c'est que très souvent, les collodionnistes achètent des plaques d'aluminium recouvertes de manière industrielle de peinture noire. Après, évidemment, si on veut peindre ses plaques, le noir n'est plus obligatoirement de mise.

Sans vouloir paraître exhaustif, les différences de rendu sont pour moi nombreuses entre un ferrotype et un alumitype. Souvent, elles ont trait à l'épaisseur de la couche de collodion, à un certain manque de précision sur aluminium et aussi, à une dureté de l'image qui est dû au côté opaque de la peinture appliquée sur les plaques d'aluminium. Les vernis appliqués sur les ferrotypes n'étaient pas toujours aussi couvrant, ce qu'ils leur donne une tonalité particulière, plus douce. Pour mes deux premières remarques, je me rends compte à l'écriture de ce message qu'elles sont sûrement dues au fait que la plupart des collodionnistes n'adaptent pas leurs recettes et préparations qu'ils utilisent pour l'ambrotype. Ce qui me fait tiquer là, c'est le phénomène de voile que l'on voit souvent sur les alumitypes, problème qui est facilement réglable si on veut bien s'en donner la peine. Il faudrait que je refasse des tests sur aluminium en utilisant les mêmes recettes que j'utilise pour mes ferrotypes.

Repliquant


amandine

Merci pour toutes ces indications.
J'ai résolu le problème de l'immense auréole blanche qui était en fait due à ma lumière. J'ai retiré le condenseur et placé un altuglas blanc au dessous de ma lampe et le problème s'est résolu :)

Maintenant je fais des essais sur verre pour ne pas gâcher toutes mes plaque d'alu (c'est bien de l'alu, brut, que j'ai vernis avec le bitume de Judée)
cependant cela m'intéresserait de comprendre ce qu'il faut adapter pour le ferrotype car le rendu m'attire davantage.

Pour l'instant le problème auquel je me confronte sur verre sont des petites tâches , que j'imagine provenir de mon eau (je sais qu'ici elle est très calcaire) donc soit au lavage du verre, soit au lavage lors du processus...soit les 2 en même temps :(

Mais question coulage , consistance du collodion cela semble bien se passer..

Pour le sulfate de fer, j'avoue ne pas trop savoir de quelle qualité il est...le sulfate de fer en magasin de bricolage est resté introuvable sur Paris ! (et oui les gens n'ont pas beaucoup de jardin ici, quand il y a de la mousse, on a tendance à la garder  ;D mais j'ai acheté le mien sur le site 'xxxxxxxxxx' , sulfate de fer heptahydraté. Mon révélateur semble bien fonctionner en tout cas...je crois!

Pour les plaques passé au vernis noir t'arrive t il de repasser un peu d'alcool dessus avant étendage ? J'ai remarquais que cela facilitait l'adhésion alors qu'au départ une de mes plaques ne retenait pas du tout le collodion (il semblait glisser sur la plaque et tout est parti),
merci des conseils !

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