Premiers essais : soucis et satisfactions ;)

[Clément J]

Bonsoir bonsoir,

Et voilà, c'est les débuts de mon aventure ambrotypesque... du bon et du moins bon

Le bon :
J'arrive à avoir une image (c'est déjà ça  ). Elle est très pâlotte -> je suppose que mon bain d'argent n'est pas encore totalement "activé"
Pour obtenir ces images, il m'a fallu sur-développer quelque peu (30 secondes à vue de nez), d'où une légère montée de voile... Rien de nouveau de ce côté, ça m'affole pas

Je viens de donc de laisser une plaque collodionnée dans le bain pour quelques heures... j'espère que demain ça ira mieux !


Le moins bon, et c'est là que j'ai besoin de vous :
Le gros soucis auquel je suis confronté se trouve au niveau de la "couche opalescente" : une fois le collodion coulé puis sensibilisé, et la prise de vue effectuée, je repasse en chambre noire... jusqu'ici tout va bien...
Mais alors en versant le révélateur, cette fameuse couche opalescente part en miettes... en paillettes disons...  :-\ Pas partout... mais quand même, sur des zones assez conséquentes...

Tous mes produits ont étés préparés en début d'après midi.
Mon collodion est à base de Cadmium / Ammonium
Mon révélo me parait somme toutes classique.
Je ne crois pas avoir fait de bêtises dans les dosages

Y'a un truc qui m'échappe... des idées ?

[Clément J]

Ah si, tant que j'y suis... j'ai une autre question : sur mes 4 plaques d'essais, je me retrouve avec l'ensemble de la couche plaquée sur le verre qui a une fâcheuse tendance à se rétracter, ça "tire dans les coins" au point de les décoller
D'après vous, je dois rallonger ma préparation de collodion à l'alcool/ether ? une autre piste ?

Merci d'avance

[Lionel]

Bonjour Clément,

Oui, il faut rallonger dans un premier temps.

En ce qui me concerne, le cocktail Ammonium/Cadmium est un truc que je n'ai jamais réussi à dompter pour tous ces petits problèmes d'écaillage, de décollement récalcitrants, de "moirage", d'irrégularité dans les teintes d'une même image.

Certains parviennent plutôt bien à maîtriser cette formule, mais moi, non.  

Moi aussi, j'avais tendance à croire que ces sels étaient plus pratiques pour une question de préparation et aussi de conservation, mais ce sont ces autres problèmes subtils qui apparaissent une fois sur le terrain.

[Clément J]

Rallonger la sauce, c'est noté (j'aurais je pense de toutes manières remis une petite lichette en reprenant demain)

Pour mes paillettes par contre ça m'ennuie
[HS=on] remarque, pendant que mon bain s'active, je pourrais en profiter pour aller briller en soirée... mais là n'est pas la question  [HS/off]
C'est avec la recette Cadmium / Ammonium que j'ai appris... je dis pas que je n'essayerai pas le potassium, mais je pensais partir plus serein.

J'extrapole trop ou bien tu penses que ce soucis provient de la recette ?

Sinon autre piste à laquelle je viens de penser : il fait plutôt chaud dans ma chambre noire, et j'ai souvenir que le révélo n'aime pas forcément trop ça... peut être que ça pourrait venir de là aussi...
A voir demain, à tête reposée

[Lionel]

Non ça ne vient pas du révélateur, je ne crois pas.

Je ne suis pas spécialiste du couple Ammonium/cadmium que j'ai vite laissé tombé à cause de ces petits problèmes, mais si tu as moyen de contacter celui qui t'a enseigné la technique à partir de cette formule, peut-être qu'il saura te répondre ? 

A moins que d'autres pratiquants passent par là entre temps...

[Clément J]

Merci Lionel d'avoir pris le temps...

Si quelqu'un passe par ici et a une idée, je suis tout ouïe
Et sinon, je réessayerai demain

Au programme ce soir : préparation d'un nouveau collodion (j'en avais fait relativement peu), même recette.
Une bonne nuit de repos, avant d'attaquer les hostilités demain, ne nous fera pas mal, au collodion comme à moi  

[Malouk]

Tu devrais peut être tenter un collodion cadmium/potassium (se conserve un peu mieux que celui au potassium seul et pose peu de problème) ou un collodion au potassium non?
L'iodure ou le bromure de K se trouvent facilement en pharmacie (habituellement plus cher que sur la boutique mais c'est toujours loin d'être ruineux)  et ils sont peu être moins problématiques que le cadmium/ammonium (d'autant que comme dit plus bas ,ils sont plus pratiqués donc tu auras plus de conseils avisés en cas de problème).

Après je dis ça je dis rien moi. 

[leonardo]

Je pense que le probleme c´est l´eter..... Combien de eter avait votre formule ?
le premier fois que j´ai utilisez le eter j´avais le meme probleme  .

[Clément J]

Merci Simon pour ton point de vue

Je ne compte pas m'entêter envers et contre tout sur le cadmium/ammonium, c'est pas ça... c'est juste que j'ai appris comme ça, j'ai fait les produits comme ça lors du stage et lors d'une autre journée, et que tout a fonctionné alors sans soucis

Les seuls paramètres différents sont :
- mon bain de nitrate d'Ag est tout neuf
- le collodion utilisé provenait d'une pharmacie, celui ci provient de chez Lionel (j'écarte d'emblée cette hypothèse car beaucoup ici s'en servent sans soucis)
- en rupture ici, j'ai pris de l'acide acétique chez un droguiste : le produit n'est pas le même qu'utilisé dernièrement

Sans ça, tout pareil, produits comme procédés...
Demain ça sera peut être résolu tout seul va savoir...

(et oui je compte bien essayer le potassium malgré tout  )

@leonardo : ma formule contient 15ml d'éther, 35ml d'alcool dénaturé 95%, 40ml de collodion...
L'éther pour mon soucis de coins qui se rétractent, ça me parait bien possible.. mais concernant mes paillettes tu penses qu'il y a un lien ???

[Lionel]

Il est probable qu'en effet, le problème d'écailles soit lié au bain d'Argent neuf...

Je ne veux rien affirmé car très peu d'expérience avec cette formule, mais je crois me souvenir qu'avec un vieux bain, je n'avais plus ce problème.

A voir donc.

[leonardo]

pardon, un pardon .... j'ai traduit mal  " paillettes"
. j'ai utilisé 50  alcohol 50  éther, il y avait  image mais elle était pleine des " stries "  où il n'y avait pas d'image

[Lionel]

Oui Leonardo, les stries ou les trames, on les appellera comme on voudra, sont l'une des raisons pour lesquelles j'ai abandonné cette formule que je n'arrivais pas à dompter.

[Clément J]

Il est probable qu'en effet, le problème d'écailles soit lié au bain d'Argent neuf...

Je ne veux rien affirmé car très peu d'expérience avec cette formule, mais je crois me souvenir qu'avec un vieux bain, je n'avais plus ce problème.

A voir donc.

J'espère que ce n'est que ça oui. Peut être un début de réponse bientôt...

pardon, un pardon .... j'ai traduit mal  " paillettes"
. j'ai utilisé 50  alcohol 50  éther, il y avait  image mais elle était pleine des " stries "  où il n'y avait pas d'image

D'accord, je comprends mieux.
Pas facile la traduction automatique, mais j'apprécie ton effort pour essayer de m'aider. Merci beaucoup

[J.felix]

Je ne peux t'aider dans ton problème car je refuse d'utiliser les sels de cadmium.
Si les sels de potassium ont une toxicité directe ils n'ont pas comme le cadmium une toxicité chronique. Donc si vous êtes comme moi que vous pratiquez en appartement sans réel conditions de "labo" possible je pense qu'il est bon de rappeler ceci (même si le risque de contamination est très peu élever pour nous (les doses étant très faible), je me permet cette remarque car cela fait plusieurs fois que je rencontre des pratiquants totalement ignorant de la chose) :

INTOXICATION CHRONIQUE (ça c'est pour nous)


Le cadmium est un toxique cumulatif de demi-vie très longue (élimination principalement par l'urine 20 à 40 ans), ce qui explique l'évolution progressive des manifestations pathologiques même après arrêt de l'exposition.
L'intoxication chronique a pour origine, soit une inhalation répétée de petites doses de vapeurs ou poussières de Cadmium, soit une ingestion prolongée d'aliments ou de boissons contaminés.

Elle se caractérise par l'association d'atteinte de plusieurs systèmes ou organes :


-   Les dents : la « dent jaune cadmique » de Lebourg
Signe clinique très caractéristique d'imprégnation précoce, mais inconstant, devant être systématiquement recherché. Il s'agit d'une pigmentation jaune de l'émail due à la présence de sulfure de cadmium éliminé par voie salivaire. Cette pigmentation débute en bague au niveau du collet de la dent, puis s'étend sur toute la moitié proximale en respectant toujours le bord libre de celle-ci, intéressant surtout les incisives et les canines. La gencive sera toujours épargnée.

-   Les reins : la néphropathie cadmique est une tubulopathie proximale
Les troubles rénaux sont en général plus précoces que les troubles respiratoires.

C'est une tubulopathie proximale est irréversible, même lors de l'arrêt de l'exposition, si la beta2microglobulinurie atteint 1000 microg/g créatinine. Toutefois, d'après certaines études, une protéinurie tubulaire débutante peut être réversible en cas de diminution ou d'arrêt d'exposition. Les lésions rénales ne sont que très lentement progressives.

Cette tubulopathie s'exprimera sous la forme d'une protéinurie caractérisée par une excrétion accrue de protéines de faible poids moléculaires souvent irréversible (α1- et β2-microglobulines ou protéine transporteuse du rétinol RBP). D'autres signes d'altérations tubulaires peuvent s'associer pour former un syndrome de Fanconi : aminoacidurie, glycosurie, hyperphosphaturie et hypercalciurie avec risque de lithiase rénale.
A un stade avancé, il y a une atteinte du tube distal avec insuffisance rénale progressive. Une participation glomérulaire avec albuminurie est rare et discrète.
-    Troubles respiratoires et O.R.L

-   L'anosmie peut être le premier symptôme d'une intoxication chronique par inhalation. D'autres anomalies peuvent survenir plus tard, comme l'atrophie de la muqueuse et l'ulcération de la cloison nasale.

-   Emphysème pulmonaire clinico-radiologique de type centro-lobulaire.

-   Trouble ventilatoire obstructif

-   Fibrose interstitielle

-   Cancer bronchique : tendance à l'augmentation de l'incidence
 
L'altération de la fonction pulmonaire ne survient généralement qu'après une vingtaine d'années d'exposition et la fonction respiratoire peut continuer à s'altérer même après cessation totale de  l'exposition.

-   Troubles osseux : ostéomalacie d'origine rénale :
Dans le cas d'une intoxication chronique très avancée (après 15-20 ans), peut apparaître une ostéomalacie d'origine rénale par perte exagérée de phosphate calcique due aux lésions rénales et au fait que le cadmium inhibe l'activation de la vitamine D dans le rein. L'ostéomalacie se manifestera par :
-   de violentes douleurs au niveau du bassin, des membres inférieurs et du thorax
-    les classiques stries de Looser-Milkman perpendiculaires à la corticale,    localisées préférentiellement au col de fémur, au bassin, omoplates et gril costal.
-   des fractures spontanées au niveau des côtes

-   Action cancérogène : cancer pulmonaire et prostatique :
Le cadmium et ses composés sont classés dans la catégorie 2A (classification C.I.R.C.)
L'exposition chronique et intense au cadmium entraînerait une augmentation de l'incidence du cancer du poumon et de la prostate.
Le Cd est considéré comme un agent cancérogène par la plupart des organismes régulateurs. Si le pouvoir cancérogène du Cd inhalé est bien démontré chez le rat, les études épidémiologiques n'ont pu, à ce jour, exclure le rôle confondant d'une exposition simultanée à d'autres cancérogènes (arsenic, tabac,...).
Le risque de cancer de la prostate identifié dans les prelières études n'a pu être confirmé.

-   Action mutagène : les résultats des études in vitro, in vivo ou épidémiologiques de mutagénicité, sont contradictoires et ne permettent pas de corroborer l'hypothèse du pouvoir mutagène du Cd.

-   Action toxique sur la reproduction :
-   modifications des spermatozoïdes chez les travailleurs exposés à de fortes concentrations de fumées d'oxydes de cadmium.
-   hypotrophie, rachitisme et retard du développement dentaire des enfants de mère exposées professionnellement.

-   Autres effets : HTA, anémie, asthénie, anorexie, amaigrissement, nausées

[Clément J]

Merci Julien, ce sont des choses qu'il n'est évidemment pas inutile de rappeler
Ceci ne m'a pas échappé, et ce, grâce à des interventions comme les tiennes

J'ai lun peu l'impression de devoir me justifier... mais j'ai décidé de porter un masque à gaz pour toutes les manips de préparation et de coulage. Et des gants le reste du temps
Enfin, mon labo sera essentiellement mobile, ces phases "délicates" pourront se faire à l'air libre


Je ne sais pas si mes paillettes vont motiver les troupes à utiliser ces produits là, mis à part les clubbers qui vont peut être se jeter dessus.. un vrai produit miracle 
Prochains essais ce matin... j'ai la douce illusion de croire que je vais réussir quelque chose aujourd'hui