TYPE DE COLLE ET TISSUS POUR CONSTRUCTION SOUFFLET

[ciaolea]

Bonjour à tous,

Je me suis lancé dans la construction d'une soufflet pour chambre 18X24 cm , grâce au didacticiel de Lionel Turban (merci ! ).

* Pour le pliage de la cartoline noire (Canson 240 gr) : RAS , aucun problème.

Là où cela se corse , c'est l'étape du collage avec tissus noir.

* "Colle de pâte" maison + tissus noir en polyester une peu brillant : rien ne va.

>>> J'ai fait des tests sur des chutes avec de la "colle de pâte" : le papier est mou et le tissus se décolle du papier après séchage de la colle.


Avez-vous des conseils sur le choix de la colle et le type de tissus ?

Certains utilisent des colles en spray ou de la vinylique mais j'aimerais rester sur du procédé "à l'ancienne" avec cette fameuse colle de pâte (je suis têtue )

Mille mercis

Lea

[JulienP]

Tout ce que je sais c'est que la vinylique ne fonctionne pas vraiment. C'est ce que j'ai utilisé et le tout tient un peu par l'opération du saint-esprit..

[Armand]

Bonsoir,

C'est bizarre car j'en ai fait un peu avec du papier cartoline Canson, le même qu'on trouve en papeterie et du tissu, synthétique, soir noir soit vermillon pas vraiment brillant, mais pas vraiment mat non plus.
J'ai fait cette colle avec de la farine et, ma foi, çà collait ferme. Il faut compter au moins douze heures avant de tester le collage. Tant qu'il y a une once d'humidité, la prise n'est pas optimale.
J'avais plutôt un effet indésirable. Les soufflets étaient pour une chambre 4x5 en 141 mm de côté et lorsque je repliais le soufflet, avec des nervures de 7mm, ce qui en fait pas mal, les premiers plis se maniaient facilement mais à la fin, le sandwich papier/tissu devenait un peu trop dur à manipuler.

Qu'en pensent les autres ?

[ciaolea]

Bonjour,

Merci à Julien et Armand pour leurs retours.

Je n'ai pas encore élucidé l'étape "colle+tissus" mais entre-temps, je peux préciser certains points sur ma modeste expérience.

Tout papier a un sens, et il vaut mieux en tenir compte, surtout pour les nombreux plis horizontaux.

Pour trouver le sens du papier, plier l'un après l'autre et avec une faible pression deux côtés se faisant face perpendiculairement (en gros deux côtés à l' angle de la feuille).

La hauteur du papier correspond à la partie la moins mobile, la plus rigide.

A l'inverse, la largeur du papier correspond à la partie la plus souple (c'est dans ce sens qu'il faudra exécuter les plis horizontaux, et dans ce sens que le papier bougera lors du collage).

Je vais tester le collage avec de la toile noire et colle de reliure flexiplay et vous tiens au courant.

A moins que quelqu'un ait la solution sur la "colle maison" à base de farine ?

Artistiquement,

Léa

[Notwist]

Il existe de la colle Néoprène en bombe.
Ma femme en utilise en tapisserie lors de ses  réfections de sièges en contemporain ( mousse).

À tester.

[charlesguerin]

la néoprène en bombe j'ai vu que certain utilisais ca. quand je ferais un soufflet je partirais sur ca je pense.

[troisieme type]

Je n'avais pas vu passer ce sujet. Il faut dire que je ne passe pas souvent par les forums ces derniers temps.
Sur les derniers soufflets que j'ai fait, j'ai avantageusement remplacé la colle de pâte faite maison par une colle de pâte toute prête, trouvé chez un relieur. La texture est beaucoup plus fine, en fait c'est de la colle d'amidon, elle ne fait pas de grumeaux et a une texture très régulière. Et ferme. Celle que je faisais restait plus ou moins liquide, celle-ci non, je pense qu'elle est plus "sèche".
Sur les conseils du relieur qui me la vend, je la mélange avec de la colle vinylique: la colle vinylique est trop dure et donne des soufflets très raides, mais sèche en une paire d'heure. La colle de pâte, à l'inverse, peut mettre plus de 24h à sécher, mais reste relativement souple. En ajoutant un peu de colle vinylique dans la colle de pâte on obtient un mélange qui se travaille bien: le carton n'est pas détrempé, les plis se ressentent malgré l'humidité, l'assemblage papier/tissu reste collé tout ne permettant un peu de mouvement.
J'ai également remplacé le tissu par de la toile de reliure. Un peu plus cher mais beaucoup, beaucoup plus pratique à travailler.

J'ai aussi vu la néoprène en bombe utilisée par un gars dans une vidéo youtube. Ca semble être plutôt pratique, mais je ne sais pas si j'essaierai, maintenant que je suis plus au point avec la colle.

[Collet]

tout à fait d'accord à ce sujet:
pour avoir réalisé plusieurs soufflets de différentes tailles, j'ai employé d'abord une colle de reliure vendue par Rougier et Plé, puis le même genre vendu chez  Relma.
www.relma.fr

Ayant eu à relier de nombreux ouvrages anciens, c'est l'idéal même si le coût est plus cher que la colle d'amidon.
Un livre recousu au bradel il y a 20 ans est toujours lisible.
Pour info: le bradel est le système le plus simple pour relier les cahiers après couture.
J.C

[troisieme type]

J'ai fait quelques recherches ces derniers jours au sujet des soufflets, puisque j'en avais un à faire. Je suis incapable de retrouver le lien, mais j'ai trouvé quelqu'un pour déconseiller l'utilisation de la colle néoprène: d'après l'article c'est pratique pendant la fabrication, ça reste souple pendant un temps, puis ça se mettrait à devenir plus raide, et finirait par être cassant. Pas un très bon calcul, donc.

[Collet]

ce sujet perdure depuis plusieurs années et on continue........
j'ai déjà donné mes avis et la première chose à connaître est le type de tissu ou toile employée.
Lionel avait préconisé la colle d'amidon lors de ses propres soufflets.
ce qui convient parfaitement pour le papier, la cartoline  et certains tissus.
mais comme disait un humoriste, y a tissu et tissusse.
celui employé depuis Chevalier et autres fabricants d'appareils est une percaline noire opaque et faite avec de la fibre de lin. Les merceries encore actuelles ignorent ce produit et vendent de la percaline synthétique, ce qui change tout en matière de collage. Si elle adhère en un premier temps au cartonnage, la colle ne pénètre pas le support. Ces oppositions sont naturelles chimiquement.
tous les principes de collage se résument par une cohésion des fibres en contact.
les gags des superglue avec un type suspendu au plafond sont bidons......
Pour en revenir aux soufflets, les colles néoprènes sont à exclure même si elles donnent une possibilité en dépannage.
et je ne parle pas des bombes d'adhésif "miracle" de 3M, (publicité gratuite), qui ne pourront jamais résoudre ce problème.
j'en reste aux colles blanches, dites à bois, que l'on dilue + ou - et surtout à des toiles naturelles.
prenez un bout du tissu, un briquet et brûlez un coin.
si vous obtenez des cendres naturelles, c'est bon
si ça pue et forme un amas gluant, on change de fournisseur.
J.C
Navré d'être aussi long et si j'ai radoté, faudra le dire

[troisieme type]

Bah, je ne vous tiendrais pas rigueur d'une radoterie... Moi-même, je me surprend à me répéter, à mon grand dam. 
Je suis d'accord avec vous pour ce qui est des colles (et des matériaux, plus généralement). Vous parliez de Bradel, j'ai justement eu l'occasion d'en parler hier avec une artisan relieur: elle me disait que les années 70 et 80 ont vu naître dans ce domaine (la reliure, donc) plein de solutions très modernes, un peu miraculeuses. 30 à 40 plus tard, on se rend compte que les matériaux n'ont pas tenu leur promesse. Vieillissement prématuré du matériau lui-même, et pire, contamination des matériaux environnant, réversibilité réduite. On sait maintenant que la colle de pâte est une valeur sûre, et pour longtemps encore. Par contre elle est comestible pour les petites mites, il convient donc de les chasser de la maison.

[Collet]

on ne se battra pas sur ce sujet, avec mon nom de famille, j'en ai entendu de toutes sortes.
je ne suis pas non plus chimiste et ignore toutes les découvertes de nos anciens et chercheurs actuels.
en matière de reliure ou plus exactement de liaisons inter-matière, type papier, toile, bois, et malgré l'avis exact de votre relieur, l'usage des colles dites  à bois diluée sont devenues les bienvenues et devraient inciter les "souffleurs" à l'utiliser.
J'ai eu l'occasion de "démonter" des soufflets datant du siècle dernier....
on trouvait de tout, dont de la gomme arabique, de la colle de pâte, de la gutta-percha et parfois des résines sortant directement de l'arbre.
j'ai goûté le beaujo, ce soir;
excellente année
J.C

[monsieurbe]

L'usage d'un tissu un peu élastique peut aider aussi, dans les coins. J'en ai trouvé dans un magasin de tissu, 100% synthétique bien entendu, qui colle mal au papier certes mais qui, au final est tendu sur le papier et a un bel aspect et est tout à fait opaque.

Bien à vous

[Collet]

Pour les soins des soufflets, il faut casser sa tirelire et acquérir chez RELMA du cuir appelé cuir scié mince., à moins se savoir se servir d'un couteau à parer et plusieurs années d'expérience  pour réduire la peau à environ 0,5 mm d'épaisseur.
ce fameux cuir est comme le palladium, il est très onéreux et a incité les derniers fabricants de soufflets à employer du plastique comme chez Sinar, Linhof et même certains japonais.
J.C

[troisieme type]

Ah! J'ai retrouvé mon lien! http://web.archive.org/web/20111111223536/http://www.cyberbeach.net/~dbardell/bellinfo.html

Concernant les coins, je n'ai pas encore de solutions miracle. 0,5mm peut encore être trop épais. Sur certains soufflets l'épaisseur totale (tissu + structure en cartoline fine + revêtement) est inférieure à ça! Je suis entrain d'en faire un à partir d'un Linhoff sur lequel l'épaisseur totale du pli est de 0,4mm.
Quoi qu'il en soit, le couteau à parer est effectivement un outil qui, s'il est délicat à prendre en main, rend bien des services! Il permet de faire des recouvrements quasi sans sur-épaisseur!
Pour le cuir, et vu le prix du vrai cuir, j'ai adopté la fibre de cuir. La souplesse est comparable, l'épaisseur est réduite (entre 0,3 et 0,4mm) le rendu et le toucher sont très agréable.
Il existe aussi des papiers enduits qui sont à la hauteur! Le Pellana, notamment, a un touché incroyable! En revanche je ne sais pas encore ce qu'il vaut sur un soufflet, s'il vieillit bien en bougeant régulièrement.