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Daguereotype: Questions diverses

Démarré par Malouk, 15 Octobre 2012 à 00:20:55

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Lionel

Bonjour Thomas,

Une plaque peut en théorie supporter un délai entre la sensibilisation et l'expo, mais aussi entre l'expo et le développement.
Mais en pratique, en quelques heures commencent plus ou moins vite à apparaître au développement des petits points noirs, des zones de voile.

Ceci vient de la poussière, de l'humidité, de la température. Toutes ces choses combinées en proportions différentes agissent de façon plus ou moins prononcées et plus ou moins rapides suivant les jours... Le mieux, c'est de tout faire dans la foulée. L'humidité et la poussière sont les ennemis numéro 1.
Les jours de temps sec et tempéré, dans un environnement propre, tout semble facile, tout fonctionne bien. Les jours pluvieux, froids et humides, tout semble devenir impossible.

Pour la sensibilisation directe dans le châssis, c'est possible si votre châssis est tout plastique. Si c'est du bois, il absorbera l'Iode en excès et le relarguera sur la plaque. Si il y a des parties métalliques, l'Iode va les corroder et produire des sels qui seront tout autant d'agents polluants qui se retrouveront sur la plaque en micro poussières.
Pour le développement, le problème majeur sera le Mercure qui ira se loger dans quelques coins du châssis et venir ensuite tacher les plaques suivantes.
Et croyez-moi, les taches de Mercure, c'est ce qu'il y a de pire, car il pénètre la couche d'Argent en profondeur. Pour s'en débarrasser, il faut cuire la plaque, évaporer le Mercure...

L'Iode ne réagi pas de façon significative avec le verre.

Au niveau de votre système de purgation des vapeurs, c'est bon pour la boîte à Mercure. Tout ce qui peut vous préserver du contact avec les vapeurs de Mercure est bon à prendre.
Pour ce qu'il est de la boîte à Iode, le mieux est de concevoir une boîte de sensibilisation étanche dans laquelle vous laisserez l'Iode. Cette boîte sera donc toujours disponible, son atmosphère saturée de vapeur. Si elle est bien étanche, elle servira donc de contenant de stockage en même temps. C'est la meilleure option.

Thomas

Merci pour ces réponses.  Le châssis prévu est un fidélity modifié. Du coup j en ferai un dédié au mercure. Dommage la manoeuvre aurait été plus simple. Pour la boîte à iode ce sera une boîte en plexiglas doublé  de bois munie d un tiroir pour faire coulisser le châssis. La trappe pourra être fermé en dehors de l'utilisation. A suivre...

titisteph

Bonjour,

Je me permets de compléter la réponse de Lionel, qui est un vrai puits de connaissances, un grand merci à lui pour nous les faire partager!

Je pratique de façon assidue le dag depuis environ un an et demi, et j'ai commencé en bénéficiant des savoirs de Marc Kereun, chez qui j'ai effectué un stage. Je ne saurais trop vous conseiller d'aller le voir, car il y a un véritable gouffre entre des connaissances livresques et la vraie pratique.
Ce stage m'a fait, j'en suis sûr, gagner des années d'essais infructueux!

On peut très bien commencer de façon simple, avec des boîtes de récupération, pas de mercure (becquerel), pas d'or, pas de brome. Mais on se prive alors d'une bonne partie des possibilités offertes par le dag.

Pour revenir à nos moutons, il faut éviter d'utiliser un châssis pour tenir la plaque dans la boîte à iode, ou alors, il faut qu'il soit exclusivement dédié à cette tâche. Comme le dit Lionel, l'iode corrode très bien les métaux, et les châssis Fidelity comportent une plaque de métal qui sert de "fond" au chassis. Mais comme c'est de l'alu, et qu'il est peint, je ne sais pas s'il y a un risque. Je dirais que ça ne coûte rien d'essayer! Tu verras bien si à la longue, tu constates de l'oxydation!

Personnellement, je dispose la plaque nue dans une ouverture rectangulaire. La plaque est tenue par les angles (petits coins en plastique) au-dessus du vide. Je la manipule avec un scotch gaufré (pour la peinture en bâtiment) posé au verso, qui sert de "poignée".

Ce qui est très important, dans cette opération, c'est que la plaque ne doit jamais être en contact avec le bois du support, car celui-ci est nécessairement imprégné d'iode, et va charger la plaque par les bords plus que de raison. Mais de toute façon, vous ne pourrez éviter que la plaque soit plus iodée sur les bords qu'au centre, ça se produit toujours (à moins de procéder comme Daguerre : en ajoutant des bandes de cuivre argenté sur les bords du support maintenant la plaque. Fastidieux!).

Concernant la construction de la boîte, j'ai noté que l'iode n'attaque pas le plexiglass, et que le bois n'est pas taché, du moment qu'il est lazuré (j'ai utilisé un saturateur, genre lazure pour les bois d'extérieur).
Par ailleurs, je dispose l'iode au fond de la boite simplement dans un tupperware. Dans le fond du tupperware : une couche de sopalin, ensuite une fine couche d'iode régulière, et encore par-dessus, une couche de sopalin. Attention que l'épaisseur de sopalin soit la même partout : ne pas superposer des couches par endroits et pas d'autres!

L'iode s'évapore à T° ambiante, il ne faut pas le chauffer. Mais j'ai noté qu'il y avait un seuil en-dessous duquel ça ne marchait plus : en-dessous de 12°C environ, on a

titisteph

(désolé, erreur de manip, je continue!)

Donc, en-dessous de 12°C environ, ça ne marche plus vraiment.
Mais il n'y a pas d'inconvénient à travailler par canicule, ça va juste plus vite.

J'ai noté que l'opération prend entre 15 mn (quand il fait frais, mon local n'est pas chauffé) et 4 mn (quand il fait 30 °C). Par ambiance tempérée, c'est plutôt 6 à 8 mn.

Toutes les 2 mn, il faut voir la couleur que prend la plaque. On dispose une très faible lueur (un mince filet de lumière passant par la porte suffit) qui va par exemple éclairer le mur blanc et on fait refléter ce mur blanc sur la plaque. On peut alors distinguer les changements de couleur.

Ca commence par du jaune clair, puis il s'intensifie, jusqu'au jaune d'or (celui-là même dont Daguerre parle). C'est à ce stade que la plaque a sa sensibilité à la lumière la plus grande. Contrepartie, sa dynamique est très faible, et la solarisation vient très vite dans les hautes lumières. Il vaut mieux prolonger un peu l'iodage, le contraste et la sensibilité va diminuer, mais c'est pour un mieux.
Après le jaune d'or, la plaque vire au rose, puis au bleu, puis au vert.
Il faut s'arrêter au "rose naissant", avec un soupçon de bleu sur les bords. On a alors le meilleur compromis.

Quand on a sorti la plaque de la boite pour la regarder, il faut la replacer tête-bêche, afin d'homogénéiser la couche d'iode au mieux. C'est aussi pourquoi ça ne sera pas pratique avec un châssis!

Avec le rose naissant, le temps de pose est d'environ 5 mn à F-5,6 en plein soleil du mois de juillet. Ca fait du 0,003 ISO environ! Ce qui veut dire que dès qu'il y a un nuage, ou l'hiver, c'est plutôt 30 mn à 1h... Par temps de pluie ou à l'ombre, ça ne marche pas du tout (la plaque est sensible surtout aux UV et bleus). J'ai déjà posé 1h15 mn pour un sujet à l'ombre d'un arbre (pourtant, grand soleil du mois de juin) et obtenu une plaque quasi vierge. De même, par temps très couvert, 1h ne suffit pas!

Avec l'iode seul, on est donc véritablement limité, il faut le savoir. Rien n'est plus frustrant que d'avoir attendu 1h et de rentrer bredouille.

A noter concernant la conservation de la plaque : Daguerre dit que la plaque vierge iodée ne se conserve pas, et qu'il faut la développer le plus vite possible après iodage.
Il a raison, mais en pratique, un délai de 2h entre iodage et dev au mercure est sans conséquence. Le plus problématique, c'est une fois que la plaque a reçu l'image, c'est là qu'elle est le plus instable. C'est encore une vraie limite. Pas question de partir trop loin de son labo, on est limité aux sujets dans sa région.

Et d'une façon générale, vous n'imaginez pas combien le procédé est difficile et aléatoire. Réussir une image prend alors tout son sens! Récemment, j'ai exposé 4 images dans une galerie, il m'a fallu 4 mois pour les sortir! J'ai parfois dû revenir jusqu'à 5 fois sur le lieu de prise de vue pour recommencer. Et à chaque fois, les conditions changent : le temps change, la T°, l'humidité, on recommence à zéro tout le temps.

Rien que l'estimation du temps de pose est une vraie aventure. On peut utiliser un posemètre comme base, mais c'est de toute façon l'expérience qui compte. Notez absolument tous les paramètres dans un carnet, avec la date, le temps qu'il fait, la T°, etc. A bout d'un moment, vous avez une base de données qui vous servira de point de départ.

Il faut vraiment être très motivé et très persévérant! En plus, ça coûte une fortune.

titisteph

Ci-joint une plaque réussie. Je n'en tire aucune vanité, en un an et demi, je n'ai sorti que 4 images de bonne qualité. Tout le reste a plein de défauts.
Celle-ci présente une conjonction d'évènements heureux :
- un polissage satisfaisant
- une expo parfaite (30 mn à 5,6 en octobre, mais à travers les verrières d'une serre, il fallait en tenir compte)
- un dev au mercure juste ce qu'il faut
- un avivage à l'or bien mené (c'est extrêmement difficile, cette étape m'a fait flinguer des tas de plaques qui étaient bonnes)

Concernant l'exposition, une remarque : quand on pose 30 mn ou plus, on prend le risque qu'un nuage passe... ou que le temps change carrément en cours de route. Une donnée supplémentaire à prendre en compte...

Mais j'oubliais de vous dire le plus difficile, une étape dont on parle peu : le polissage. Car tout le reste est facile à côté de ça. Il faut savoir que le simple passage d'un coton sur la plaque suffit à la rayer. Comment, dans ces conditions éviter les rayures? En fait, c'est pas loin d'être impossible, mais certaines fois, on y arrive par endroits, ce qui prouve qu'il y a un espoir! J'ai essayé tous les produits, toutes les techniques (tour à polir, ponceuses, pâtes à polir, miror, etc.).
Au bout d'un an de polissage, je reste un débutant, pourtant si vous saviez combien d'heures j'ai passé dessus!

Aujourd'hui, j'en suis là : j'utilise un tour à polir, avec une pâte à polir spéciale, et je finis sur une ponceuse vibrante, dont le plateau a été modifié pour recevoir un plateau en velours. Les vibrations empêchent de créer des rayures longitudinales, mais en crée d'autres. C'est quand même mieux que le velours que l'on frotte sur la plaque à la main (ça raye!), car j'ai déjà eu des zones parfaites, sans aucune rayure.
A noter que l'on ne peut polir plusieurs plaques d'avance, car l'argent s'oxyde constamment, même si c'est invisible. Il faut vraiment finaliser le polissage que juste avant d'ioder.

Le polissage est une vraie calamité : parfois on est content de son résultat, et à l'iodage, c'est la catastrophe : des taches apparaissent (résidus de pâte à polir, pourtant absolument invisibles). Ou ça a l'air bon, et c'est lors du dev au mercure que c'est la cata!

J'ai ainsi perdu l'été dernier à rater toutes mes plaques à cause d'une méthode de polissage imparfaite (car je n'avais pas pu emmener le tour à polir, et je pensais que j'y arriverai malgré tout). J'avais emmené tout mon labo en Bretagne, sûr de ramener des paysages de rêve, et j'ai tout flingué. Je peux vous dire que ça remet vite l'ego en place!

Thomas

Un grand merci pour toutes ces remarques. Concernant la sensibilisation à l'iode, j'ai abandonné l'idée du châssis et suis en train de me fabriquer ma boite. elle est en plastique et plexiglass , le volet de mise en contact et lui en verre ainsi qu'une protection supplémentaire sur le couvercle. pour une question de stabilité j'ai habillé cette boite en plastique dans une boite en hêtre qui une fois le ponçage achevé sera lasuré puis vernis.

en suivant les conseils de Lionel je n'utiliserai pas de brome dans un premier temps. je veux m'approprier le procédé de manière simple avant de l'optimiser. (je pense pouvoir ainsi mieux analysé le comportement en limitant le nombre de paramètres). De même j'étais parti pour argenter moi même mes plaques mais après quelques essais qui me paraissaient aléatoire j'ai confié la mission a un professionnel je récupère les dites plaque jeudi prochain. Mes premiers essais serons réalisés en intérieur, j'avais investi pas mal dans de l'éclairage en 14000k pour mes ambrotypes ( je tombe sur des temps inférieur à 5 secondes à f 5.6, pour un collodion K de 7 jours) ce qui me permettra dans un premier temps de travailler dans des conditions identiques entre chaque test. Je ne souhaite pas avoir un rendement énorme, je suis juste curieux et ce procédé m'intrigue tant par son rendu , que par l'histoire qu'il l'entoure. je n'ai pas encore commencé mais je ne fait que me documenter cela devient presque obsessionnel...

Un des aspect qui me fait un peu peur c'est la sécurité... comment te protèges tu? ton labo est il bien ventilé, ou stock tu ta boite de révélation et dans quelles conditions ,nettoyage après chaque utilisation? utilisation de souffre, de chaux... je suis encore jeune et je souhaite prendre le plus de précautions possible.

En tout cas merci d avoir éclairé ma lanterne, et merci à Lionel de faire vivre cette source de savoir. Thomas 

Lionel

Le Dag, c'est mieux quand ça reste un loisir très occasionnel, lorsqu'on a vraiment rien d'autre à faire, de manière à ne pas regretter les échecs dont le taux dépasse l'entendement.  :D

Au niveau de la sensibilité aux couleurs, il faut savoir que plus on sensibilise la plaque, plus on peut pousser l'expo pour faire venir ce qui semble être inactinique sans pour autant brûler les hautes lumières. Il faut aller loin dans la sensibilisation et bien doser l'expo, mais plus la couche d'Iode est épaisse, plus on peut se tromper en surexpo sans solariser les blancs.

Allez voir le travail de Marc. Toutes ses plaques sont faites à l'Iode seul et absolument toutes les teintes et textures ressortent.
Dans l'exemple de l'article, on voit que le velours rouge, le bois, etc., tout y est : http://www.disactis.com/Kereun/Kereun.php

Dans la coupe de fruit du 1er novembre que j'avais posté un peu plus bas, les bananes sont jaunes, la pomme était verte/rouge, le raisin vert, les lattes en bois au fond, la tenture en velours pourpre. Tout est là. :)
Le Brome m'a aussi aidé, mais il tolère beaucoup moins la surexpo.

Je ne sais plus si j'avais posté celle-là sur le Forum aussi.
Je l'ai faite en juin dernier. Iode + Brome, temps d'expo 15 secondes à F16 à l'ombre. Dev au Mercure et Dorure à chaud.
On voit que les feuilles ressortent, et pourtant elles étaient brun/vert. :)


titisteph

Déjà, bravo pour ta boite, c'est du beau travail. Je note cependant que sa profondeur est très faible, et cela va (potentiellement, mais peut-être pas, à voir) rendre l'iodage très rapide. Il y a un risque de manque d'uniformité. Il vaut mieux laisser une quinzaine de cm entre l'iode et la plaque. Mais bon, ça peut marcher quand même, certains praticiens ont des boites aussi peu profondes. Donc, continue!

Pour ce qui est de la sécurité, c'est le vrai problème, et le seul sur lequel il ne faut pas lésiner. Je suis encore jeune moi aussi, et n'ai pas l'intention de m'arrêter là, ni de finir gaga à 50 ans.

Je pense qu'il ne faut pas envisager quoi que ce soit avant d'avoir solutionné la sécurité.

Déjà, il faut concevoir son matériel de façon à le rendre au maximum étanche. Mais cela n'empêche pas que par moments, il faut bien ouvrir la boite pour mettre l'iode, ou le mercure... Donc il faut se protéger soi-même.

J'ai mon labo dans une toute petite pièce qui donne directement dehors, sans accès par l'intérieur, genre abri de jardin. Ca a l'avantage d'être aéré (il suffit d'ouvrir la porte), et d'être isolé de l'habitation.
Ensuite, j'utilise un masque à gaz intégral, couvrant entièrement le visage. Ce masque est un vrai masque de labo, pas un truc de chez casto. Il est muni d'une cartouche filtrant spécifiquement le mercure. Ca coûte dans les 200 euros, mais il n'y a pas à hésiter.

Pour limiter les émanations de mercure, j'en utilise très peu (100gr, ça fait la taille d'une bille), et surtout, j'attends qu'il soit revenu à T° ambiante après le dev avant de le remettre dans son flacon. La pollution devient alors minimale. Mais j'ai conscience que ça n'est pas encore parfait, car le peu qui part, ...eh ben il part dans la nature!

C'est pourquoi je viens de prendre une décision radicale : je vais acheter une véritable hotte de laboratoire. C'est très lourd financièrement, mais je n'ai pas le choix, car j'ai pris une autre décision : je passe au brome. Et là, c'est inconcevable sans hotte.

Du reste, je n'ai aucune confiance dans les hottes que se bricolent certains praticiens. Certains se contentent de rejeter les gaz dehors, OK, ils ne craignent rien, mais ils empoisonnent leurs voisins, c'est pire. Et ceux qui optent pour des hottes à filtration faites maison courent le risque de ne pas vraiment savoir si elles sont réellement efficaces. Car il faut savoir que le mercure ne sent absolument RIEN. On peut s'intoxiquer sans le savoir, et quand on s'en rend compte, c'est trop tard.

Autre chose : l'iode est toxique, mais pas infernal comme le brome. Un simple masque à cartouche suffit pour se protéger des vapeurs, qui ont l'avantage d'avoir une odeur caractéristique qui permet de la détecter. Par contre, ça tache violemment la peau, même avec un contact très furtif. Il faut absolument utiliser des gants en nitrile. Une tache sur la peau met des semaines à partir. Et encore, j'ai déjà eu des taches même à travers le nitrile, je me demande si c'est une barrière vraiment fiable... Et mets une blouse!

Pour le mercure, il y a un autre danger : celui d'en renverser. Ca roule, ça glisse, ça rebondit comme de rien. C'est vraiment un matière unique. On a vite fait d'en perdre une goutte. Et même une minuscule goutte, ça pollue très fort, non seulement l'air, mais l'eau. Il faut toujours le manipuler au milieu d'un grand bac aux larges bords (un bac plastique pour le labo argentique, c'est super. Surtout pas de métal). Comme ça, les gouttes restent dans le bac. Par ailleurs, c'est quasi impossible de récupérer une goutte de mercure tombée au sol. En tombant, elle explose en micro-gouttelettes qui vont se faufiler partout. A ramasser, c'est une plaie, rien n'adhère au mercure, et ça glisse.

Il existe des outils spéciaux (ca ressemble à une cuiller spéciale, il existe aussi une mousse qui emprisonne le mercure) pour ramasser du mercure, un conseil, achète! On croit que ça ne nous arrivera pas, car on a tout prévu, et puis un jour, une goutte s'échappe...ça m'est arrivé, et ça va encore m'arriver.

En parlant de mercure, avant usage, le mercure doit être filtré, pour retirer la pellicule d'oxydation (sinon il peut éclater un peu en chauffant, ce qui flinguerait la plaque). On le passe dans un filtre papier.

titisteph

CitationUn des aspect qui me fait un peu peur c'est la sécurité... comment te protèges tu? ton labo est il bien ventilé, ou stock tu ta boite de révélation et dans quelles conditions ,nettoyage après chaque utilisation? utilisation de souffre, de chaux... je suis encore jeune et je souhaite prendre le plus de précautions possible.

Pour le stockage :
- l'iode reste simplement dans la boîte à iode et n'en sort jamais. Puisqu'il est enfermé dans un tupperware au couvercle étanche. Le tout étant dans la boîte en bois qui est elle-même pas mal étanche. Il n'y a aucune odeur qui s'en échappe, c'est bon signe!

- Le mercure regagne son flacon sitôt après refroidissement. Le flacon est stocké dans un autre tupperware étanche. Mais l'américain Jerry Spagnoli (un des meilleurs daguerréotypistes du monde) a fait des tests scientifiques sur les fuites de mercure selon les contenants, et il s'avère qu'un des seuls contenants réellement étanches aux vapeurs, c'est le simple bidon de peinture en métal genre Casto! Grâce à sa fabrication métal et au joint en caoutchouc. Donc, à conseiller.

Je ne prends pas de précaution particulière pour stocker ma boîte à mercure, car j'ai noté qu'elle ne semble pas polluée : en frottant l'intérieur, je ne note aucune poussière de mercure collée. Elle est du reste pas mal étanche, je ne vis pas dans ce local qui donne dehors, et il est aéré. Mais j'ai peut-être tord d'avoir confiance?

Le souffre, la chaux, c'est plus pour le brome.

Thomas

Tu dis pas de bac en métal pour le mercure. Hors j ai lu que pour le stockage on privilégie le verre ou le métal.  Tu me fait peur car j ai réalisé toute ma boîte de développement en acier... elle est parfaitement étanche car soudé et elle est munie d une cheminé pourvue d un filtre de masque à gaz dédié aux vapeurs de mercure. En bas de la boîte il y a une petite vanne que j ouvrirai pour purger l air à travers la cartouche couplé à un extracteur. (Bien sûr une fois la boîte revenue à température ambiante. Pour ma protection je dispose d un masque intégrale 3M munie des cartouches adéquate. A ce niveaux la, j ai ce qu il faut, combinaison, gants chimique... (je suis amené  pour le travail à évoluer dans des atmosphères avec présence d acide chlorhydrique ou de chlore gazeux...).

Concernant la profondeur de la boîte,  il est vrai qu elle est mince 4.5 cm. Mais J aurais toujours la possibilité de lui rajouter 4.5 cm supplémentaire si je vois que la sensibilisation n'est pas homogène.  Merci pour tout ces précieux conseils. Thomas

Thomas

J' oublié, pour collecter le mercure en fin de session je pensai à une seringue? Bonne idée ou pas?

titisteph

CitationTu dis pas de bac en métal pour le mercure. Hors j ai lu que pour le stockage on privilégie le verre ou le métal.  Tu me fait peur car j ai réalisé toute ma boîte de développement en acier... elle est parfaitement étanche car soudé et elle est munie d une cheminé pourvue d un filtre de masque à gaz dédié aux vapeurs de mercure. En bas de la boîte il y a une petite vanne que j ouvrirai pour purger l air à travers la cartouche couplé à un extracteur. (Bien sûr une fois la boîte revenue à température ambiante. Pour ma protection je dispose d un masque intégrale 3M munie des cartouches adéquate. A ce niveaux la, j ai ce qu il faut, combinaison, gants chimique... (je suis amené  pour le travail à évoluer dans des atmosphères avec présence d acide chlorhydrique ou de chlore gazeux...).

En fait, ça dépend quel métal! Certains sont OK, pas d'autres, notamment l'aluminium, sur lequel le mercure s'agglomère et le dissout. Et l'argent, c'est impressionnant : il se colle dessus, et c'est mort! (j'ai eu cet accident en faisant tomber une plaque argentée dans le bac de rétention du mercure, et il y avait une minuscule goutte dedans).
Je ne suis pas chimiste, et en-dehors de ceux-là, j'ignore ceux qui sont incompatibles avec le mercure. Je ne me suis pas intéressé à la question, ma boîte étant en bois.

Ci-joint une vidéo montrant le lien étroit entre mercure et aluminium :
https://www.youtube.com/watch?v=Z7Ilxsu-JlY

Tu sembles paré question sécurité, c'est bien!

Pour récupérer le mercure, oui, la seringue, c'est une bonne idée, j'y ai également pensé pour moi. Mais il faudra la stocker avec précaution.

Collet

le vieux con moraliste :
quand on commence à vouloir jouer dans la cour des anciens, on risque beaucoup de problèmes.
de même que le cyanure de K,le brome est à proscrire de nos amusements.
hote moi de là !
J.C

Thomas

C'est pourquoi je ne souhaite pas utiliser cet élément. Je verrai plus tard. Mais si gagner quelques minutes d exposition est au détriment de la sécurité, alors je préfère figer la nature et les vieilles pierres que quelques portraits... D'autres techniques le permettent. Profitons en. Bonne soirée. Thomas

titisteph

Oui, vous avez raison, le brome est très dangereux à utiliser, et si on ne souhaite pas prendre de risque ou si l'on n'est pas équipé, il vaut mieux s'abstenir.
Certains daguerréotypistes, comme Mark Kereun, ont même fini par renoncer à son emploi, après l'avoir pourtant utilisé.

Mais finalement, tout dépend de ses objectifs : si on fait du dag juste par curiosité, et que l'on se cantonne aux sujets statiques en plein soleil à pleine ouverture, le brome n'a pas lieu d'être. Point positif : la qualité d'image reste quasi la même.

On peut même faire du dag sans mercure et sans chlorure d'or. C'est d'ailleurs amusant de constater le nombre de variantes existantes du procédé.

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