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Début Calotype

Démarré par Matthieu, 11 Novembre 2011 à 12:54:37

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Matthieu

J'ai l'intention de me mettre au Calotype.
Des conseils avant de débuter ?
J'aimerais dans un premier temps utiliser la méthode la plus simple.
J'ai lu et relu les méthodes et formules mais pour ceux qui pratique déjà un petit rappel me serais plus qu'utile.

Merci.

Lionel

Matthieu,

Le Calotype est simple si on a le bon papier et si on est TRES propre. Ce sont les deux seules conditions pour réussir.
Quand je dis très propre, c'est une réalité. Le moindre contact entre le doigt et le papier produira une tache. La moindre bulle, même microscopique, fera un point.

Les manipulations sont toutes bêtes, n'importe qui peut le faire.

La formule la plus simple que j'utilise est la suivante :
- Flottaison dans un bain d'Iodure de Potassium à 3,5% pendant 3mn minimum.
- Séchage
- Immersion dans un bain de Nitrate d'Argent à 3,5% + 10ml d'Acide Acétique pendant 3mn également.
- Exposition humide ou sèche, mais il faut rincer assez longtemps dans ce dernier cas avant le séchage.
- Développement dans un bain d'Acide Gallique à 0,4% (si exposition du papier sec, il faut rajouter quelques gouttes de nitrate d'Argent)

Cette formule donne une image granuleuse comme dans l'exemple que j'ai posté dans le fil "Un cri dans la nuit"  :D
Je trouve le grain extrêmement joli, c'est la particularité du Calotype.
J'ai simplifié au maximum la formule parce que plus c'est simple, plus j'aime.  :)

Sinon on peut rajouter un gramme de Gélatine par 100ml de bain d'iodure. On obtiendra un Calotype beaucoup moins granuleux puisque l'image se trouve davantage en surface du papier.

La formule originale de Talbot est plus compliquée car il y'a un peu plus d'opérations et la méthode n'est pas tout à fait la même, mais donne la même chose.
Il existe également une foule de formules pour la Calotype, parfois de très compliquées. Voir les résultats de Richard Cynan sur son Flickr qui obtient des images vraiment très propres, sans bulles, sans taches, sans points.

Il faut pousser le développement vraiment au delà de ce qu'on pense comme suffisant. L'idéal est de suivre le développement par transparence dans une cuvette en plexi ou autre éclairée par le dessous. Par réflexion, le négatif semble voilé, sur exposé, sur développé, mais c'est un leurre. La magie est là : Par transparence, le négatif offre une image qu'on pourrait regarder pendant des heures alors que par réflexion, c'est noir et empatté.

Lorsqu'on prépare un papier juste avant de s'en servir, c'est à dire Ioduration, sensibilisation, expo et développement, les résultats sont au top.
Si on décide d'espacer les opérations, genre Iodurer et sensibiliser un autre jour puis exposer encore un autre jour, des zones peuvent apparaître, du voile aussi.
Ca devient délicat, la moindre petite pollution, humidité ou autre, va venir mettre le bazar et anéantir l'image ainsi que tout le travail en amont.

La règle, c'est moins il s'écoule de temps entre les opérations, mieux ce sera. Mais c'est un peu la règle générale dans nos pratiques, la Chimie est vivante...  :)

Collet

bon soir à tous,
Mon ami Martin Becka signait hier son livre sur Dubaï à la chambre claire.
J'ai pas attendu St Nicolas et Noel et j'ai acheté ce livre. Un grand coup de chapeau ...
Faire du calotype humide par 40° relève de la folie complète....
Ton exposé, Lionel, est parfait. J'y songe, parfois mais il faudrait que je repousse les murs de mon labo !
Et bon courage, persévérance à Mathieu.
Jacques Collet

Matthieu

Merci Lionel pour la récapitulation.
Je n'ai plus d'excuse pour ne pas essayer  :D
Je vais donc récapituler tout mes besoins et hop. (soins et papier, soins et papier... c'est noté)

Merci Jacques pour les encouragements.
J'ai vu dans des magazines et sur le net une petite partie du travail de Martin Becka ou peut-on se procurer le livre ?

J'espère vous montrer des images dignes "des pionniers" prochainement.

Matthieu.

Collet

Le livre est disponible à la Chambre Claire, rue St Sulpice , 75006 Paris.
Il est malheureusement très  très cher. Plus de 200 euros dans la version comportant une gravure en héliographie.
Mais c'est bientôt Noel ! 

Lionel

Sinon je suis en train de penser qu'il y'a encore plus simple.

Cette formule doit obligatoirement exister, je n'ai pas vérifié, mais on économise quelques manipulations et on se retrouve finalement à fabriquer du papier photo tout bête. L'intérêt est d'avoir l'image sur un support papier fin et texturé en vue de produire des tirages particuliers au Calotype.

On fabrique une émulsion à l'iodure d'Argent en partant de la formule ci-dessus à laquelle on ajoute 2% de gélatine.

Une fois l'émulsion faite, on fait flotter sa feuille là-dessus et on fait sécher. On pourra imaginer un lavage de l'émulsion prise en masse comme dans le gélatino ordinaire si on veut conserver les feuilles sensibles longtemps. Je ferai un essai mais je sais d'avance que ça fonctionnera...

On expose et on développe à l'Acide Gallique. (La faible couche d'émulsion n'autorise pas un développement avec un révélateur standard, on doit passer par l'Acide Gallique renforcé au Nitrate d'Argent.)

La formule de Baldus, contemporain de Le Gray (voir la page d'Alain Gayster) découle en partie de ce système d'émulsion, sauf qu'il ressensibilise encore une fois le tout.

Bref, il est possible d'imaginer tellement de choses à partir de sels d'Argent, tout est presque possible...  :)
J'ai même lu qu'en préparant un papier sensible au Chlorure d'Argent ou Iodure d'Argent, il était possible de le développer aux vapeurs de Mercure !  :D

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